Tout sur les vertus de la calebasse. Outre l'utilité culinaire, la calebasse a
des vertus thérapeutiques chez un malade mental. Et le côté rampant de la
plante permet à la femme, qui en utilise les fruits, d'être féconde. Et la
liste des opportunités est bien longue d'un pays africain à un autre.
Aujourd'hui, cet objet inclus dans notre patrimoine culturel, a été transformé
par le Gie Goorgolou de Yeumbeul en meubles. Après Fatick et Mbour (station de
Saly), Dakar a (re) découvert cet objet.
Le symposium, tenu dernièrement à la maison de la culture Douta Seck, en
marge de l'exposition itinérante Koomu rewmi, qui met en exergue le design de
la calebasse, a permis de (re) découvrir cet objet ancré dans les traditions
africaines.
Son nom change d'une ethnie à une autre. En langue Sérère, elle est appelée
Saklal et saka-bangue. Chez les Wolof, elle se nomme Léket ou batù et les
Mandingue parlent de Miranho ou Kalama. La calebasse, souligne-t-on, remonte
très loin dans l'histoire des peuples d'Afrique. De l'avis du chercheur, Amadou
Lamine Dramé, par ailleurs producteur à la Radiodiffusion télévision
sénégalaise, l'empereur Mandingue Soumangourou Kanté, qui aimait entrer en
communion avec des objets mystiques, a utilisé les petits calebasses (kalama) pour
fabriquer son balafon fétiche.
Au-delà de cet aspect mystique et sacré, la calebasse revêt aussi une
signification importante dans les sociétés africaines. ‘Elle est liée à la vie
de l'homme. La plante de calebasse ou l'arbre calebassier ne survit qu'en
présence de l'homme’, fait savoir le président de l'Association des
tradipratriciens de Fatick, Tekhyé Diouf. D'où sa présence dans toutes les
étapes de la vie de l'être humain. De la naissance de l'enfant (pour la
purification) à la libation pour un mort en passant par l'adolescence (bois
sacré et mariage). Mais la calebasse, qui servait aussi de panier pour les
ménagères, incarnait la discrétion.
L'objet est aussi thérapeutique. Tradipratricien, Tekhyé Diouf utilise la
calebasse, qu'il appose sur la tête du patient, pour dialoguer avec lui. Les
plantes de la calebasse aussi, informe-t-il, peuvent servir, car ‘ses feuilles,
associées à des produits, traitent les cas de dysenterie très aiguë. Ses fruits
aussi consommées avec le couscous facilite la digestion’. Mais ces vertus de la
calebasse, qui est un patrimoine culturel, ne sont pas seulement retrouver au
Sénégal.
Selon le professeur Oumar Ndao, qui a fait le tour de certaines localités
ouest africaines notamment Bamako, Ségou, Ouagadougou, Niamey, etc., ‘dans ces
lieux, la calebasse occupe une place centrale’. Ainsi, il déduit de cette
appartenance commune, un trajet vers l'intégration africaine. Aujourd'hui à
travers le design, la calebasse a retrouvé une deuxième naissance.
L'exposition itinérante Koomu rewmi en a donné la preuve. Mobiliers de
bureau, salons, chambres à coucher, bars restaurant, etc., Khalifa Dramé et ses
camarades font (re)découvrir une autre utilité de la calebasse.
Fatou K.
SENE
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